2 février, la date est symbolique.
Avec le vote que le Sénat vient de valider par 166 voix contre 152 par lequel il a opté pour inscrire dans la constitution, par l’insertion d’un simple alinéa : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse », il a emboîté le pas à un état d’esprit qui répond à un principe qui prend une valeur symbolique dont la France n’a pas à être fière.
Gregor Puppinck qui est intervenu auprès des sénateurs pour les alerter sur le « piège idéologique » du droit à l’avortement ne les a malheureusement pas convaincus.
Il va au bout de son argumentation en dénonçant « un choix ontologique radical, l’affirmation d’une conception de l’être humain matérialiste et volontariste, qui affirme la domination de la volonté sur l’être »[1].
Nous ne sommes pas seulement dans un débat d’idées théoriques sans implication dans la vie réelle. Il s’agit d’un choix qui entraine la France dans une tragédie dont elle aura beaucoup de mal à sortir parce que cette tragédie est d’abord un abandon de la femme à la difficulté d’assumer la responsabilité de donner la vie. Elle est poussée devant un mur infranchissable qui l’empêche de voir la beauté de transmettre la vie.
Dans un remarquable exposé de la situation si particulière dans laquelle se trouve actuellement la France en Europe comme le leader devant bien d’autres nations voisines, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Suisse quant au nombre d’avortements, Gregor Puppinck nous dévoile non seulement une situation inquiétante pour l’avenir avec une démographie en berne mais aussi et peut-être surtout, parce qu’avec l’inscription de « la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse » se creuse de plus en plus l’inadéquation de cette prétendue liberté à la volonté de la plupart des femmes de prendre en mains leur destinée de femme.
On laisse croire qu’elles vont gagner en liberté alors que ce sont des chaînes que l’on se propose de leur imposer sous le prétexte fallacieux d’être plus libres.
L’IVG n’est pas et ne sera jamais une ouverture vers plus de liberté et moins encore vers un droit, même si le vote d’une Assemblée validé par le Sénat laisse croire que c’est la décision d’une vraie démocratie.
Qui pourrait penser qu’une loi serait à même de « normaliser » un acte qui comporte deux versants : la suppression d’une vie et l’abolition avec toutes ses conséquences de l’aide qu’une nation se doit d’apporter à tous ses citoyens et en particulier aux plus démunis d’entre eux.
Car les chiffres en apportent la preuve : ce sont les plus pauvres, les femmes seules qui sont le plus victimes, car peut-on les appeler autrement, de la pression exercée par la société sans le recours aux aides nécessaires dans les situations où un enfant devient non plus une joie mais un problème dont il faut se débarrasser.
Et pourtant la France s’est engagée depuis la Conférence du Caire sur la Population et le Développement en 1994, à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement ».
Alors qui se réjouira de l’ajout d’un simple alinéa à la Constitution, quand celui-ci aura pour conséquence, il faut le crier haut et fort, le mépris de la femme en tant que femme alors que dans bien des domaines on ne peut que se réjouir de la place qu’elle prend dans les sociétés où, il faut aussi le dire, le « machisme séculaire » a causé les plus grands dommages.
Et je reprendrai parce que je n’ai pas de meilleure explication, celle par laquelle Gregor Puppinck conclut son remarquable et vibrant appel :
« C’est un choix terrible
qui déclare que la destruction de la vie humaine est une liberté humaine. C’est
aussi un choix qui nous oblige à croire que l’homme n’a pas d’âme, mais
seulement un corps doté d’intelligence ».
[1] https://eclj.org/abortion/french-institutions/ivg-sortir-du-piege-ideologique
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