Demander … c’est bien !
Savoir écouter … c’est encore mieux !
Tant va la plume au vent …
« Je préférerai toujours les choses aux mots, et la pensée à la rime ! »
Voltaire, Lettres philosophiques
Je ferai une exception pour ce billet d’humeur « anormalement long », mais le sujet est d’actualité et pouvait difficilement être traité trop brièvement.
La citation de Voltaire se veut une réponse à l’intervention de monsieur de Fhollandia[1].
« Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. »
« Nul n’a le droit d’utiliser ces mots pour défendre des idées, si on peut appeler ça des idées… »
Ainsi du « tacle » de monsieur de Fhollandia pour contrer les opposants à « la loi sur le mariage pour tous » qu’il a imposée à tous, en dépit des multiples signaux négatifs venus de tous les horizons, y compris de son propre camp, qu’une discipline de fer a réduit à n’être qu’une chambre d’enregistrement.
Le mot qu’il ne fallait pas employer : « Résistance ».
Inutile de se contorsionner ou de prendre des gants. Tant qu’à « prendre », c’est « au mot » au sens propre et au sens figuré, que je prendrai monsieur de Fhollandia.
Je reviendrai plus loin sur le mot « Résistance ».
Auparavant faisons un détour par l’Académie Fhollandaise et ouvrons le dictionnaire à la rubrique famille.
Et pour commencer une histoire de famille en forme de jeu !
Dans la « famille décomposée-recomposée » je voudrais le beau-père de substitution, la concubine, le fils de la première concubine, la fille du premier concubin.
Dans la « famille médicalement assistée » je voudrais le père biologique et la mère porteuse.
Et, dernière arrivée, dans la « famille homosexuelle » je voudrais le faisant fonction de conjoint 1, le faisant fonction de conjoint 2, le fils médicalement procréé, … généralement ces « familles » ne vont pas beaucoup plus loin.
Il est devenu vraiment compliqué de jouer au jeu des 7 familles en Fhollandia.
Une solution est en train de se faire jour qui arrangerait tout le monde. Il suffit de changer les règles : il faudra désormais demander : parent 1, parent 2, genre 1, genre 2 etc…
C’est simple… il fallait y penser.
Mais il n’est pas le seul à dévoyer le vocabulaire.
Son valet, préposé à l’Education Nationale, avait frappé fort dans un pavé où, au cœur de l’idéologie dont il se veut l’apologiste, il étrillait l’école privée pour promouvoir la seule, la vraie, l’unique école valable à ses yeux : l’école laïque. Et il ne se gênait pas pour voler tout un vocabulaire et en pervertir le sens[3].
… Dernière parution en séance de l’Académie Fhollandaise : le valet préposé au maintien de l’ordre et à la répression des religions vient de qualifier le refus de célébrer la parodie de mariage entre personnes de même sexe de « discrimination » !!!
Qu’en est-il de cette Académie Fhollandaise ? Le vocabulaire s’est notoirement « complifié[2] » et on se demande si demain, les futurs écoliers seront encore capables de lire et surtout de comprendre la littérature des siècles passés.
Et dire que monsieur de Fhollandia est le « Protecteur » de l’Académie !
« Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. »
Monsieur de Fhollandia devrait veiller un peu mieux sur son Académie !
Plus sérieusement, je reviens à présent sur le motif originel de ce billet : Résistance. Monsieur de Fhollandia s’offusque et conteste le droit de faire appel à ce concept qu’il s’approprie en le réduisant à une seule et unique signification.
Il faut avant toute chose insister sur ce fait que nul n’a revendiqué un droit d’équivalence avec la « Résistance » qui est selon une définition du dictionnaire[4] : « L’ensemble des actions menées, durant la Seconde Guerre mondiale, contre les occupants et leurs auxiliaires ; ensemble de ceux qui ont participé à ces actions. »
Ce qui en revanche n’est pas acceptable c’est l’OPA idéologique que monsieur de Fhollandia lance sur un comportement, la résistance, au nom de ses convictions hégémoniques voire totalitaristes.
La « résistance » admet plusieurs définitions, toujours selon le dictionnaire. En voici quelques-unes :
- « Action de résister à une autorité, de s’opposer à ce qu’on n’approuve pas »
- « Capacité de quelqu’un à résister aux épreuves physiques ou morales »
Monsieur de Fhollandia confond l’histoire déjà écrite avec une réalité en train de s’écrire et qui devient histoire, sans avoir de prétention à se substituer à elle. Elle exprime simplement une attitude qui répond aux définitions ci-dessus.
Monsieur de Fhollandia se pose en donneur de leçon d’une morale qui a déconstruit la morale traditionnelle et naturelle fondée sur les critères reconnus par toutes les civilisations et toutes les cultures, reconstruite de toute pièce sur des fondamentaux idéologiques subjectifs et qu’il prétend imposer comme universelle.
Le constat qu’il convient de dresser est plutôt sévère quant à cette conception autoritariste du gouvernement, qui consiste à ne pas vouloir comprendre et moins encore accepter qu’on lui résiste. Alors le recours est simpliste qui consiste, non pas seulement à changer le sens des mots mais les mots eux-mêmes.
Dans le cas présent la résistance n’a pas la prétention, comme Monsieur de Fhollandia l’en accuse, de brutaliser la signification d’une réalité historique qui est celle de la Résistance qu’ont opposée à l’envahisseur des femmes et des hommes de toutes conditions et de toutes convictions. S’il avait un peu de mémoire il se rappellerait ces vers bien connus : « … il y avait ceux qui croyaient au ciel et eux qui n’y croyaient pas ![5] »
Résister est non seulement un choix et une liberté qui peut engager très loin et même à prendre des risques, mais c’est aussi un devoir quand c’est la conscience qui est violée.
N’en déplaise à Monsieur de Fhollandia, la résistance qu’il fustige a bien ici sa place et dans ce contexte elle est un droit et aussi un devoir.
Mais il ne comprend pas … Le pourrait-il d’ailleurs, au motif de son incapacité à s’élever à une dimension qui lui est étrangère. C’est, en tout cas, la réflexion de Roland Dumas, qui vient de publier « Dans l’œil du Minotaure[6] ». Interrogé par un journaliste[7] sur ce qui fait la différence entre les deux François : Mitterrand et Hollande[8] il déclare :
« Mitterrand est nourri par l’Histoire, il la connaît par cœur. Il a une vision très profonde de la Patrie, il est sensible à la métaphysique. Ses racines le ramènent toujours à une sorte de vie intérieure. Hollande, lui, semble privé de cette dimension. Même ceux qui le connaissent bien ne peuvent pas dire grand-chose sur ce chapitre. »
Je laisse Roland Dumas assumer la subtilité de ses propos sur cette « sorte de vie intérieure » de François Mitterrand, mais Monsieur de Fhollandia vient de nous donner la preuve, par son attitude hermétique et autistique, que chez lui cette « sorte de vie intérieure » est totalement absente.
La résistance, je la considère pour ma part de la même nature que celle qui s’est exprimée depuis 2000 ans. Elle a d’abord été incarnée par les premiers martyrs[9] chrétiens. Puis tout au long des siècles et dans de nombreux pays, par tous ceux qui les ont suivis pour défendre leur liberté de conscience au service de leurs convictions, au risque d’aller à contre-courant des autorités ou des idéologies, n’hésitant pas, s’il était nécessaire, à accepter de perdre la vie. Aujourd’hui, le martyre n’est pas devenu plus « light » parce qu’il ne consisterait pas à verser son sang.
Le Bienheureux Jean Paul II engageait dans cette voie les milliers de jeunes rassemblés à Rome pour les JMJ à Tor Vergata le 19 août 2000[10] : « Chers amis, aujourd’hui encore, croire en Jésus, suivre Jésus sur les pas de Pierre, de Thomas, des premiers Apôtres et témoins, exige de prendre position pour lui, et il n’est pas rare que ce soit comme un nouveau martyre : le martyre de celui qui, aujourd’hui comme hier, est appelé à aller à contre-courant pour suivre le divin Maître, pour suivre «l’Agneau partout où il va» (Ap 14, 4). Ce n’est pas par hasard, chers jeunes, que j’ai voulu que pendant l’Année sainte on fasse mémoire, près du Colisée, des témoins de la foi du XXe siècle. »
Plus récemment le pape François a de nouveau parlé du martyre chrétien quotidien. Le 24 juin 2013, solennité de la naissance de saint Jean Baptiste, qui mourra martyr pour avoir reproché à Hérode son inconduite, il commente ainsi cette parole de Jésus “ Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie pour Moi la sauvera ˮ : « Que signifie perdre sa vie à cause de Jésus ? Cela peut se passer de deux façons. De façon explicite d’abord, en confessant sa foi, ou de façon implicite en défendant la vérité. Les martyrs en sont l’exemple le plus élevé. Mais il y a aussi le martyre quotidien, perdre la vie pour le Christ en réalisant son propre devoir avec amour. »
Oui, il est légitime de se rebeller, de s’insurger, de résister !
Qu’on se rappelle Stéphane Hessel et son pamphlet[11] « Indignez-vous » devenu le credo des indignés de toute la planète. « Le motif de base de la Résistance était l’indignation » écrit-il dans un paragraphe qu’il intitule « Le motif de la résistance c’est l’indignation ». Dans ce même paragraphe il développe son idée de l’indignation qui l’a conduit à la résistance dans la Résistance et l’applique au contexte contemporain notamment à propos des situations criantes d’injustice générées par la conjoncture économique mondiale.
Ce que Stéphane Hessel était apparemment en droit d’écrire, et ce pour quoi il est devenu une sorte de « saint laïc » encensé par toutes sortes de personnalités relayées par les médias, serait interdit à d’autres sous prétexte que seule sa résistance était légitime ? Il existerait ainsi un droit de résistance et un interdit de résistance !
De qui ces « authentiques résistants » sont-ils les héritiers ? On les trouve dans les civilisations de l’antiquité : dans l’Egypte antique, chez les Grecs et chez les Romains ; chez les hébreux : les Macchabées ; … etc.
Toutes les grandes civilisations ont eu leurs résistants quand un pouvoir les opprimait. On les trouve dans les siècles récents et dans les pays qui ont été sous la botte de régimes d’oppression : les dissidents de l’ère soviétique ; les dissidents du nazisme ; les dissidents de toutes les dictatures ; … etc.
Tous ceux qui ne veulent pas plier le genou devant des idoles sont appelés à la résistance.
Le résistant, quel que soit le motif qui le conduit à s’opposer, reste toujours une figure emblématique de la liberté et notamment de la plus essentielle de toutes : la liberté de conscience et ses corollaires : la liberté d’expression qu’elle soit de la pensée, de la parole et quels que soient les moyens, à l’exclusion de la violence. Résister c’est être libre en défendant la vérité.
En ce 22 juin, comment ne pas faire mention de Thomas More[12], chancelier d’Angleterre qui, pour avoir résister au roi Henry VIII, a été jugé, condamné et exécuté après un long emprisonnement à la Tour de Londres.
Pour terminer je reviens au commencement de ce billet intitulé par les premières portées du chœur des esclaves de Nabucco[13], l’opéra de Giuseppe Verdi. Le peuple juif qui a traversé les siècles jusqu’à aujourd’hui représente l’archétype du résistant. Et Nabucco est l’illustration d’une page de son histoire et aussi celle de cette longue période de l’exil à Babylone qui commence sous le règne de Nabuchodonosor et se terminera sous Antiochus IV et la révolte des Macchabées.
Dans le livre de Daniel[14] est racontée l’histoire de Nabuchodonosor et de son étrange rêve dont le prophète Daniel lui dévoile le sens.
… Cela devrait faire réfléchir monsieur de Fhollandia !
[1] http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/05/27/hollande-critique-l-emploi-du-vocabulaire-de-la-resistance-par-les-anti-mariage-gay_3418337_823448.html
[2] Je ne crois pas utile de donner d’explication sur le sens de ce néologisme.
[3] In La révolution française n’est pas terminée, Vincent Peillon
Editions du Seuil, 2008. Cf. Extrait in Billet d’humeur 2013.05.07[4] http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais
[5] « La rose et le réséda, c’est le poème de l’unité et du courage, c’est le poème de 1943, lorsque la France était à terre, l’horizon était noir. Les résistants se faisaient fusiller, ils étaient catholiques, ils étaient communistes, mais ils étaient ensemble. » (http://www.lepoint.fr/politique/montebourg-qui-croyait-au-ciel-montebourg-qui-n-y-croyait-pas-04-02-2012-1427473_20.php)
[6] http://www.cherche-midi.com/theme/Dans_l_oeil_du_Minotaure-Roland_DUMAS_-9782749129969.html
[7] Samuel Pruvot, Famille Chrétienne, n° 1847, du 8 au 14 juin 2013 « Deux François face à la rue »
[8] Monsieur de Fhollandia
[9] Pour éviter toute confusion et toute dérive terminologique et sémantique, je retiens le sens initial du mot « martyr » tel qu’il est employé dans les Actes des apôtres 1, 8 : « Mais, lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’à l’extrémité de la terre. «
[10] http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/2000/jul-sep/documents/hf_jp-ii_spe_20000819_gmg-veglia_fr.html
[11] Pamphlet : Le pamphlet est un genre littéraire et journalistique portant sur un sujet précis et bousculant, parfois très violemment, l’ordre établi.
[12] 7 février 1478, Londres – 6 juillet 1535 décapité à Londres http://agora.qc.ca/dossiers/Thomas_More
[13] https://www.youtube.com/watch?v=gaXE0v0bJoE
[14] http://bible.catholique.org/livre-de-daniel/4856-chapitre-2
2013.05.29 – Montpellier
Première parodie d’un « mariage » entre personnes de même sexe en France.
« Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce n’est peut-être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement. »
Albert Einstein[1]
En Fhollandia, toujours !
Cette citation d’Albert Einstein m’est venue à l’esprit après que les parlementaires de la majorité, dans une unanimité digne des régimes de type soviétique, ont voté et approuvé la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe.
Et aussi :
Joseph Mallord William Turner – La Lorelei
La Lorelei ?
Monsieur l’éditorialiste « anonyme » du Monde[1], vous connaissez sûrement ce personnage de la mythologie germanique qui a inspiré tant d’artistes, des écrivains comme Heinrich Heine, des peintres comme William Turner. Cette nixe attirait par ses chants les navigateurs sur le Rhin, les conduisant à la perdition.
Vous avez écrit un éditorial que vous avez intitulé « Le mariage gay : l’adoption d’une réforme juste ». Et de dérouler un invraisemblable dithyrambe à la gloire du Président de Fhollandia[2] dont vous dites qu’il aura « changé son pays et laissé une trace. (…) Nul doute que la loi instaurant le mariage et le droit à l’adoption pour les couples homosexuels figurera en bonne place, à l’heure de ce bilan ».
… Quant à moi c’est à ce mythe de la Lorelei que je pense quand je regarde le bilan de la première année de son mandat : il est aux commandes et il écoute les myriades de nixes qui l’entourent dans son gouvernement et au-delà dans les lobbies de toute nature et contre nature. La suite, c’est Heinrich Heine qui nous la décrit :
“ … Den Schiffer im kleinen Schiffe
Ergreift es mit wildem Weh;
Er schaut nicht die Felsenriffe,
Er schaut nur in die Höh.
Ich glaube, die Wellen verschlingen
Am Ende Schiffer und Kahn;
Und das hat mit ihrem Singen
die Lorelei getan. ”
La Lorelei – Heinrich Heine – 1823
« … Le batelier dans sa petite barque
Est saisi d’une folle douleur,
Il ne voit plus les récifs,
Il regarde toujours en l’air.
Je crois que les vagues ont finalement
Englouti le batelier et sa barque
Et c’est la Lorelei, avec son chant fatal,
Qui aura fait tout ce mal. »
Avec cette loi inique[3] imposée par la force brutale, digne des dictatures les plus inhumaines, l’éditorialiste anonyme pense que s’est rallumé le « phare de la civilisation ».
Mais il s’effondrera comme celui d’Alexandrie.
Il pense que cette même loi a redressé un mur qui séparera définitivement, selon les Lumières dont il s’inspire, l’héritage désuet et passéiste d’une « tradition » honnie, du progressisme de la modernité.
Mais ce mur s’écroulera comme tous les murs qui ont prétendu abolir les civilisations authentiques, … après combien de désastres humains !
Sachez-le bien, monsieur l’éditorialiste anonyme, vous avez d’ores et déjà perdu !
Cette loi a réveillé beaucoup de consciences assoupies ou endormies, parfois un temps anesthésiées par les mirages de l’hédonisme libertaire.
Si vous saviez lire l’histoire, vous sauriez que c’est dans l’épreuve et dans l’adversité que les civilisations, si leurs fondements sont moralement justes, renaissent des cendres de l’incendie que les barbares, dont vous êtes les héritiers, allument sans jamais anéantir ces civilisations ni les valeurs qui les portent.
Les persécutions sanglantes des premiers siècles du christianisme, comme celles d’aujourd’hui, sournoises et idéologiques, font naître ou renaître des générations de chrétiens et de personnes qui partagent avec eux les mêmes idéaux de vraie justice, de vraie liberté et de vraie fraternité. On ne viole pas impunément les fondamentaux de la civilisation.
[1] http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/05/18/mariage-gay-l-adoption-d-une-reforme-juste_3318522_3208.html
[2] Voir La lettre de mission – Article 2013.02.28
« Suffisamment de références ont transcrit cette citation exactement dans les mêmes termes et à la virgule près, pour que, sans avoir lu le livre, je sois conduit (difficilement je l’avoue !) à en croire mes yeux.
Je me suis pincé très fort mais j’ai dû me rendre à l’évidence, je ne rêvais pas ! »
« La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. »
V. Peillon « La Révolution française n’est pas terminée » (Seuil, 2008)
… On se demande s’il ne faut pas dire « Amen » ! … Sans autre commentaire !
On nous promet un avenir uniforme… sans forme, informe !
Un avenir « uniwear » !
Qu’Antoine de Saint-Exupéry me pardonne d’avoir osé massacrer un chapitre de ce merveilleux livre qui a enchanté mon enfance comme il continue, je pense, d’enchanter celui des enfants d’aujourd’hui. Ces enfants auxquels on veut faire croire qu’ils ne sont qu’indifférenciation (quelle poésie !!) jusqu’à ce qu’ils décident par eux-mêmes ce qu’ils voudraient être … à défaut d’être ce qu’ils seraient devenus si on avait simplement laissé la nature continuer à être ce qu’elle est depuis les origines du monde !
On comprendra à la lecture ce que cette énigmatique introduction veut dire.
Le petit prince
(Version revue et corrigée !)
Chapitre II
J’ai ainsi vécu seule, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à un panne dans la désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans ma moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, toute seule, un réparation difficile. C’était pour moi un question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.
La première soir je me suis donc endormie sur la sable à mille milles de tout terre habité. J’étais bien plus isolée qu’une naufragée sur une radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez mon surprise, au lever de la jour, quand un drôle de petit voix m’a réveillée. Il disait:
– S’il vous plaît… dessine-moi une mouton !
– Hein!
– Dessine-moi une mouton…
J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappée par le foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu une petite bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Voilà la meilleure portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire d’elle. Mais ma dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissante que la modèle. Ce n’est pas mon faute. J’avais été découragée dans mon carrière de peintre par les grands personnes, à l’âge de six ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermées et les boas ouvertes.
Je regardai donc cette apparition avec des yeux toutes rondes d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de tout région habité. Or ma petite bonhomme ne me semblait ni égarée, ni morte de fatigue, ni morte de faim, ni morte de soif, ni morte de peur. Elle n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu de la désert, à mille milles de tout région habité. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis:
– Mais… qu’est-ce que tu fais là ?
Et elle me répéta alors, tout doucement, comme un chose très sérieux:
– S’il vous plaît… dessine-moi une mouton…
Quand la mystère est trop impressionnante, on n’ose pas désobéir. Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de toutes les endroits habitées et en danger de mort, je sortis de mon poche un feuille de papier et une stylographe. Mais je me rappelai alors que j’avais surtout étudié le géographie, l’histoire, la calcul et le grammaire et je dis à la petite bonhomme (avec un peu de mauvais humeur) que je ne savais pas dessiner. Elle me répondit:
– Ça ne fait rien. Dessine-moi une mouton.
Comme je n’avais jamais dessiné une mouton je refis, pour lui, l’une des deux seules dessins dont j’étais capable. Celui de la boa fermée. Et je fus stupéfaite d’entendre la petite bonhomme me répondre:
– Non! Non! Je ne veux pas d’une éléphant dans une boa. Une boa c’est très dangereux, et une éléphant c’est très encombrante. Chez moi c’est tout petit. J’ai besoin d’une mouton. Dessine-moi une mouton.
Alors j’ai dessiné.
Elle regarda attentivement, puis:
– Non! Celle-là est déjà très malade. Fais-en une autre.
Je dessinai:
Mon amie sourit gentiment, avec indulgence:
– Tu vois bien… ce n’est pas une mouton, c’est une bélier. Elle a des cornes…
Je refis donc encore ma dessin:
Mais elle fut refusée, comme les précédentes:
– Celle-là est trop vieille. Je veux une mouton qui vive longtemps.
Alors, faute de patience, comme j’avais hâte de commencer la démontage de ma moteur, je griffonnai ce dessin-ci.
Et je lançai:
– Ça c’est le caisse. La mouton que tu veux est dedans.
Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer la visage de ma jeune juge:
– C’est tout à fait comme ça que je la voulais ! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à cette mouton ?
– Pourquoi ?
– Parce que chez moi c’est tout petit…
– Ça suffira sûrement. Je t’ai donné une toute petite mouton.
Elle pencha la tête vers la dessin:
– Pas si petite que ça… Tiens ! Elle s’est endormie…
Et c’est ainsi que je fis le connaissance de la petite prince.
3 mai 2013
A la Maison Saint Marthe où tous les jours le Pape célèbre la Messe pour les employés du Vatican, l’ambiance fut ce jour-là teintée de vives couleurs grâce à la présence des gardes suisses.
« Quand l’Eglise perd le courage, elle entre dans un climat de tiédeur. Les tièdes, les chrétiens tièdes, sans courage … causent un grand dommage à l’Eglise. Parce que la tiédeur t’enferme en toi-même, et alors commencent les problèmes entre nous, l’horizon est bouché. Et manque le courage, le courage de la prière adressée au Ciel et le courage pour annoncer l’Evangile[1] »
Le Pape François[2]
Et d’autres références d’actualité
Et en plus !
Et maintenant qu’il a son hochet … !!!
Quoi d’autre ?
« …, il a chéri la gloire, il veut maintenant le pouvoir, il vend ses toiles pour avoir des armures, des meubles de la Renaissance et de Louis XV. Convenez que ses hochets sont de grandes choses ? »
Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844
… Et à venir dans la corbeille de noces … http://cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=10652#.UXwAs5BWOTI.twitter
La partie immergée de l’horreur est encore à venir !
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