… la maladie du siècle !
Discours prononcé par Albert Camus (1913-1960) le 10 décembre 1957 à l’occasion de sa remise du prix nobel à Stockholm. Albert Camus rappelle le devoir de l’artiste face au monde.
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. »
Camus est de la race de ceux qui cherchaient à comprendre, qui pouvait signer : « Le besoin d’avoir raison, marque d’esprit vulgaire ». C’était un temps qui opposait ceux qui avaient « raison »… Sartre et tous les staliniens, et ceux qui avaient « tort » … Aron, Milosz, Arendt et aussi Camus … « Il est ahurissant de voir la facilité avec laquelle s’écroule la dignité de certains êtres. »Ce qui le justifie parfaitement d’oser écrire : « Georges Bernanos est un écrivain deux fois trahi. Si les hommes de droite le répudient pour avoir écrit que les assassinats de Franco lui soulevaient le coeur, les partis de gauche l’acclament quand il ne veut point l’être par eux. Car Bernanos est monarchiste. Il l’est comme Péguy le fut et comme peu d’hommes savent l’être. Il garde à la fois l’amour du vrai peuple et le dégoût des formes démocratiques. Il faut croire que cela peut se concilier. Et dans tous les cas, cet écrivain de race mérite le respect et la gratitude de tous les hommes libres. Respecter un homme c’est le respecter tout entier. Et la première marque de déférence qu’on puisse montrer à Bernanos consiste à ne point l’annexer et à savoir reconnaître son droit à être monarchiste. » Albert Camus, Juillet 1939… et relire son Discours à Stockholm le 10 octobre 1957 à la réception du Prix Nobel de littérature… Et ce n’est pas un billet politique !
Et aussi : Lettre de Camus à Louis Germain – 19 novembre 1957
En hommage à ce grand écrivain, homme incarnant la noblesse même, voici un échange de lettres avec son premier instituteur, Louis Germain. Camus lui écrivit, quelque peu après avoir reçu le Prix Nobel de Littérature en 1957, une lettre de remerciement et ce magnifique instituteur lui répondit par une vibrante profession de foi en son métier et en l’école laïque. https://www.huffingtonpost.fr/nicolas-bersihand/anniversaire-mort-albert-camus_b_4537141.html
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