La Lorelei

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Joseph Mallord William Turner – La Lorelei

Tempête.5.panorama

 

 

Carton rouge

 

 

 

La Lorelei

La Lorelei ?

Monsieur l’éditorialiste « anonyme » du Monde[1], vous connaissez sûrement ce personnage de la mythologie germanique qui a inspiré tant d’artistes, des écrivains comme Heinrich Heine, des peintres comme William Turner. Cette nixe attirait par ses chants les navigateurs sur le Rhin, les conduisant à la perdition.

Vous avez écrit un éditorial que vous avez intitulé « Le mariage gay : l’adoption d’une réforme juste ». Et de dérouler un invraisemblable dithyrambe à la gloire du Président de Fhollandia[2] dont vous dites qu’il aura « changé son pays et laissé une trace. (…) Nul doute que la loi instaurant le mariage et le droit à l’adoption pour les couples homosexuels figurera en bonne place, à l’heure de ce bilan ».

… Quant à moi c’est à ce mythe de la Lorelei que je pense quand je regarde le bilan de la première année de son mandat : il est aux commandes et il écoute les myriades de nixes qui l’entourent dans son gouvernement et au-delà dans les lobbies de toute nature et contre nature. La suite, c’est Heinrich Heine qui nous la décrit :

“ … Den Schiffer im kleinen Schiffe

Ergreift es mit wildem Weh;

Er schaut nicht die Felsenriffe,

Er schaut nur in die Höh.

Ich glaube, die Wellen verschlingen

Am Ende Schiffer und Kahn;

Und das hat mit ihrem Singen

die Lorelei getan. ”

La Lorelei – Heinrich Heine – 1823

« … Le batelier dans sa petite barque

Est saisi d’une folle douleur,

Il ne voit plus les récifs,

Il regarde toujours en l’air.

Je crois que les vagues ont finalement

Englouti le batelier et sa barque

Et c’est la Lorelei, avec son chant fatal,

Qui aura fait tout ce mal. »

Avec cette loi inique[3] imposée par la force brutale, digne des dictatures les plus inhumaines, l’éditorialiste anonyme pense que s’est rallumé le « phare de la civilisation ».

Mais il s’effondrera comme celui d’Alexandrie.

Il pense que cette même loi a redressé un mur qui séparera définitivement, selon les Lumières dont il s’inspire, l’héritage désuet et passéiste d’une « tradition » honnie, du progressisme de la modernité.

Mais ce mur s’écroulera comme tous les murs qui ont prétendu abolir les civilisations authentiques, … après combien de désastres humains !

Sachez-le bien, monsieur l’éditorialiste anonyme, vous avez d’ores et déjà perdu !

Cette loi a réveillé beaucoup de consciences assoupies ou endormies, parfois un temps anesthésiées par les mirages de l’hédonisme libertaire.

Si vous saviez lire l’histoire, vous sauriez que c’est dans l’épreuve et dans l’adversité que les civilisations, si leurs fondements sont moralement justes, renaissent des cendres de l’incendie que les barbares, dont vous êtes les héritiers, allument sans jamais anéantir ces civilisations ni les valeurs qui les portent.

Les persécutions sanglantes des premiers siècles du christianisme, comme celles d’aujourd’hui, sournoises et idéologiques, font naître ou renaître des générations de chrétiens et de personnes qui partagent avec eux les mêmes idéaux de vraie justice, de vraie liberté et de vraie fraternité. On ne viole pas impunément les fondamentaux de la civilisation.